With or without you

Publié le par LvonFurstenberg

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Constante démesure


La famille. N’y a-t-il pas un mot au monde aussi merveilleux et révélateur que celui de « Famille » ? Bien plus que de simples liens du sang - regroupant ainsi des êtres parentés qui devraient vivre « ensemble » à un degré de distance plus ou moins grand – la famille devrait-être ce qu’il y a de plus précieux aux yeux du monde. Malheureusement, il arrive que certains êtres s’égarent, inconsciemment, ou s’exilent, volontairement. Pourquoi ? On peut s’en interroger, mais la réponse unique et vraie n’appartient qu’à ceux qui en sont responsables.

Et s’il y a bien une chose qui se veut être douloureuse et d’une tristesse éprouvante - car nous ne sommes pas habilités à l’assimiler – c’est bien lorsque le premier niveau de la chaîne familiale se brise : tout est logiquement censé commencer par un père, et une mère, qui s’offrent comme preuve de leur immense amour partagé un ou plusieurs enfants, étant alors l'essence même de leur vie… Dans cette union, on parle souvent de tendresse, de partage, de joie et de bonheur, comme de peine parfois, et de tristesse aussi. On affronte les moments de la vie ensemble, on se déteste tant on s’aime…  


Mais qu'en est-il lorsqu’une des mailles se brise ? Imaginer l’absence d’un père… aussi aimé soit-il par sa propre fille, il s’éloigne, disparaît, passe de la lumière à l’ombre, et ce durant des années, sans un mot, sans un geste, ni même un signe, aussi futile soit-il. Sait-il que celles qu’il a laissé derrière lui sont blessées, touchées en plein cœur, et détruites ?… Un cœur brisé, ou plutôt deux. On ne peut pas réparer les moreaux, il faut apprendre à vivre avec. L’erreur est humaine, parait-il. Et si certains assurent que l’on apprend des erreurs que l’on a commises, la suite logique à ces actes serait la réparation. Recoller ce qu’il reste, faire en sorte que cette empreinte gravée à jamais dans le passé ne soit plus qu’un mauvais souvenir, un terrible cauchemar, que l’on pourrait pour toujours enfouir au plus profond de soi.


Certaines théories assurent que l’homme est égoïste. Qu’il agit en fonction de ses propres intérêts. Sans idéaliser la théorie néo-classique, il semblerait qu’il y ai une grande part de vérité dans ces mots. Et cela s’applique de la même façon aux sentiments que l’on peut éprouver : la peur d'affronter ses démons passés, l’angoisse lorsqu'il s'agit d'ouvrir les yeux et de faire face à une réalité qui ne serait peut-être pas aussi insurmontable que ça... Voilà ce qui nous pousse sans cesse à nous rétracter ou à reporter nos actes à « plus tard », et ne fait que nous rendre plus faibles. Il faut vivre au présent, sans pour autant faire abstraction totale du passé, et contribuer toujours à se fonder un futur meilleur. Rien n’est impossible. Et il est possible de pardonner. J’ai pardonné. Mais il ne semble pas l’avoir compris.


L’incompréhension mêlée au chagrin, le manque d’un être qui nous est cher; et la douleur poignante et toujours plus vive, préfèrent nous faire rêver, imaginer, et surtout, espérer. Oui, l’espoir peut faire vivre. Mais jusqu’à quand ? L’impression de nager dans le vide, ou de s’être perdu, quelque part, est toujours là, bien présente. Derrière de beaux sourires, et cette manie de dire à tout va « Oui, je vais bien », se cache un malheur inavouable et véritable.

Grandir, évoluer, passer de la petite fille qui ne quitte plus sa mère de peur d’être à nouveau abandonnée, à la jeune femme qui s’exile à plus de 800 km de tous ceux qu’elle aime et qui l’on aidé à s’en sortir parce qu’elle a des rêves encore plus fous auxquels elle s’accroche… Et qui s'éfforce inlassablement de comprendre, en vain.


Passer les 16 dernières années à chercher des repères, à savoir qui l’on est, et surtout à avoir confiance en soi, lorsque l’on a grandit qu’avec la moitié de notre âme et surtout de notre cœur, est l’expérience la plus terrifiante qu’il puisse exister sur terre. Un peu éloigné de la réalité parfois, obnubilé par un manque paternel permanent, une haine profonde, jusqu’à en perdre l’usage de la parole.

La magie n’existe pas, les comtes de fées sont terminés. Les photos noircies par le temps sont brûlées. A l’exception d’une. Celle d’un instant heureux.Celle de l'époque où tout le monde y croyait encore. Mais surtout celle de trois êtres chers qui s’aimaient, pour le meilleur, comme pour le pire, et qui s’était jurés de ne jamais se quitter. Etrangement, les promesses les plus belles sont rarement celles qui se concrétisent sur le long terme. Un jour peut-être, quelqu’un comprendra ces douleurs inavouées que nous sommes capables de ressentir  qu’après avoir vécu une similaire histoire.

 

 


The Camille Diaries

 

Publié dans Journal

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